L’origine du surf est difficile à identifier. La pratique est née simultanément à différents endroits du monde… bordés, forcément, par l’océan ! En Afrique de l’Ouest, en Australie, en Polynésie ou encore au Pérou, hommes et femmes ont eu l’idée de dompter le mouvement des eaux.

Mais s’il y a un endroit dans le monde qui est associé au surf, c’est bien Hawaï. Dans cet archipel du Pacifique, il fait partie intégrante de la vie quotidienne de la population. Il s’agit même d’une chose sacrée. En 1778, le navigateur James Cook part explorer les mers du Sud et découvre deux archipels. L’un des deux deviendra Hawaï. Parmi les incroyables découvertes qu’ils font sur ces terres inconnues, Cook et son équipage sont frappés par le culte que les habitants vouent à la pratique du surf.

Dans leur langue, le surf s’appelle « he’enalu », qui signifie tout simplement « glisser sur les vagues ». Leurs planches sont fabriquées à partir de bois d’arbres locaux tels que le koa ou le wiliwili. Le surf structure la société hawaïenne jusqu’à l’arrivée des premiers missionnaires chrétiens au début du XIX^e siècle. Si la pratique du surf diminue, avec l’acculturation imposée par les nouveaux venus, elle ne disparaît pas complètement.

À partir de 1900, de nombreux Hawaïens se battent pour faire revivre les coutumes de leurs ancêtres. C’est le cas de Duke Kahanamoku. Champion olympique de natation en 1912 et 1920, il en profite pour populariser le surf à travers le monde. Considéré comme le père du surf moderne, il utilise sa notoriété pour diffuser la pratique. Et ça marche ! Les Américains s’en emparent et inventent de nouvelles planches. Une véritable industrie se développe.

Au milieu des années 1950, la pratique arrive sur les côtes françaises, à Biarritz. En août 1956, les cinéastes Peter Viertel et Dick Zanuck viennent y tourner une adaptation cinématographique d’un roman d’Ernest Hemingway, Le Soleil se lève aussi. Originaire de Californie, Dick Zanuck est venu avec sa planche pour tester les vagues de la région. Il initie son collègue à la pratique. L’année suivante, Peter Viertel revient avec trois planches, et en offre une au scientifique Joël de Rosnay alors en vacances dans le coin.

Et si les surfeurs du monde entier se déplacent pour profiter de vagues qu’offre la côte basque, il faut remercier Joël de Rosnay, qui leur a fait connaître lors de ses déplacements aux championnats du monde de surf, en Australie et au Pérou.
En parallèle, le surf se fait une place dans la pop-culture. Dans les années 1960, il est omniprésent : au cinéma avec Gidget ou en musique avec les Beach Boys. C’est l’âge d’or du surf. Au-delà d’un sport, c’est un véritable mode de vie, inspiré de la culture californienne, qui s’exporte aux quatre coins du globe.

Dans les années 1990, il se professionnalise grâce aux exploits d’un prodige américain, Kelly Slater. Champion du monde à 20 ans, en 1992, il n’hésite pas à prendre des risques et à multiplier les figures pour impressionner son public, et les jurés. Slater noue d’importants contrats de parrainage avec des industriels et endosse même un rôle de surfeur dans la célèbre série télévisée Alerte à Malibu. Les compétitions mondiales sont désormais retransmises à la télévision et le surf donne naissance à un « lifestyle ».