C’est en 1919 que la funèbre destinée du chrysanthème est scellée en France. Il devient la fleur des morts et la fleur des veuves de guerre lorsque Raymond Poincaré, alors président de la République, exige le 11 novembre 1919, que tous les monuments aux morts de France soient fleuris.
Le chrysanthème, qui n’avait pourtant rien demandé à ce moment-là fut choisi car il déploie fièrement une floraison spectaculaire. Avec le temps, ce fleurissement des cimetières s’est développé et a finalement été associé à la fête des morts du 1er novembre.
Cette fleur n’était pourtant à l’origine pas destinée à cet usage.
Le terme de « chrysanthème » vient des deux mots grecs, « chrusos » qui signifie « or » et « anthemis » qui signifie « fleur ». Cependant, si son appellation est d’assonance grecque, sa naissance, elle, nous vient d’Asie.
La fleur d’or était déjà cultivée en Chine il y a 2 000 ans. Les Chinois la vénéraient et la travaillaient à la manière des bonzaïs. Au Japon, offrir des chrysanthèmes est un symbole d’éternité. On jette d’ailleurs ses pétales lors des mariages. Dans le parc principal de Tokyo, tous les ans, est organisée une exposition avec des chrysanthèmes plus extraordinaires les uns que les autres.
En 1789, Pierre Blancard, capitaine de marine français (1741-1826) est le premier à importer en France des boutures de chrysanthèmes depuis la Chine.
Aujourd’hui le chrysanthème trouve toujours grâce aux yeux des jardiniers, véritables amateurs de ses couleurs et de ses formes. Pour certains jardiniers, cette plante est devenue une véritable passion.