La tour de Moricq est le donjon d’un ancien château-fort dont les écrits les plus anciens le citant remontent à 1090 sous Giraudus de Morech, le seigneur des lieux.
Cette forteresse fut reconstruite en 1435 à la demande du roi Charles VII par Régnaud de Girard, seigneur de Bazoges, son homme de confiance, sur les ruines de l’ancien château du XIIe siècle.
Originellement sentinelle à la lisière de la terre ferme et à l’embouchure du Lay, puis prison et enfin grenier à blé, la Tour de Moricq a eu beaucoup à souffrir, tout au long de son histoire, des injures répétées du temps et des hommes.

Un escalier effondré, une toiture disloquée, la chambre de veille et le dédale du chemin de ronde inaccessibles, des planchers disparus, des cheminées s’étageant dans le vide, des salles voûtées inondées, un trésor introuvable, elle a été transformée, défigurée, torturée…
Elle reprit du service à l’époque de la réforme, servant tantôt aux protestants, tantôt aux catholiques. Démantelée en 1628 (tour et couronnement), elle finit en greniers à grains du XVIIIe au début du XXe siècle.
Mais par on ne sait quel miracle, elle survit et continue encore, à l’abri de son écrin de verdure, de veiller sur un océan fantôme devenu marais. En attendant peut-être que les Hommes pansent ses plaies et lui accordent une retraite dorée tant méritée…
Classée monument historique en 1915, elle fut achetée en 1988 par la commune d’Angles sur l’Anglin qui entreprit l’actuelle restauration de sauvegarde.