LE FRANCISCAIN DE BOURGES (1904-1967)

Ce moine, de l’ordre des Franciscains est né en 1904 à Dantzig.
Gardien, infirmier à la prison du Bordiot, à Bourges de décembre 1942 à mai 1944.

Pour tous ceux qui furent arrêtés dans le Berry et écroués à la prison de Bourges, après avoir été souvent torturés dans les locaux de la Gestapo, rue Michel de Bourges, la présence de Frère Alfred fut une bénédiction. Grâce à lui de nombreux prisonniers, plongés dans le cauchemar de l’isolement, des coups et de la torture, sinistre besogne qu’orchestrait à Bourges le chef milicien Paoli, trouvèrent un regard compassé, une main tendue, une aide appréciée, bref quelques signes d’humanité qui leur firent reprendre espoir.

Frère Alfred ira même au-delà de cette assistance inspirée par la charité chrétienne en donnant à son action un tour plus directement « résistant » : fourniture de renseignements ou intercession discrète auprès des autorités pénitentiaires.
De tout ce Bien dispensé, les prisonniers qui échapperont à la mort se souviendront.

Le Comité Berrichon du Souvenir frappé par le nombre et la concordance des témoignages en faveur de l’ancien gardien du Bordiot obtiendra sa libération le 18 juin 1946 du camp américain où il avait été interné.

Le 11 juin 1947, revêtu de la robe de sa congrégation, il était accueilli à Bourges par deux cents anciens détenus.
Le bon Franciscain, ému dit en pleurant de joie « Je n’ai fait que mon devoir, c’est dans l’esprit de l’habit que je porte que j’ai agi ».
Revenant régulièrement à Bourges saluer ses amis, le Franciscain de Bourges a souhaité reposer en Berry : il fut inhumé en 1967 au cimetière de Saint-Doulchard.

Une épitaphe est apposée sur le mur de la prison du Bordiot :

« Où il a trouvé la haine, il a mis l’amour »

G. CLÉMENT
Union Berrichonne du Loiret