L’âne du Poitou
Article mis en ligne le 12 décembre 2017
dernière modification le 16 mai 2023

par Eric
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L′âne du Poitou, communément nommé à tort baudet du Poitou, est une race d’ânes très ancienne originaire des Deux-Sèvres, de la Vendée, de la Vienne, de la Charente et de la Charente-Maritime. Très facilement reconnaissable par son pelage caractéristique d’une longueur peu commune chez un équidé, c’est un âne de grande taille avec une forte ossature.

Menacé de disparition faute de débouchés, il fait l’objet de plusieurs plans de sauvegarde visant à stabiliser les effectifs de la race et assurer sa pérennité. Si sa reconversion au bât et à l’attelage est réelle, il reste avant tout un animal emblématique de la région, souvent mis en avant dans des manifestations rurales locales.

L’âne du Poitou est la plus ancienne race d’âne de France puisque des traces formelles existent dès le Moyen Âge et que la tradition rapporte que Saint-Hilaire, évêque de Poitiers, l’utilise pour tous ses déplacements. Dès cette époque, l’hybridation mulassière est pratiquée, ce qui permet le développement de la race.

Au XVIIe siècle, les travaux d’assèchement du marais poitevin amènent dans la région la présence de juments de fort gabarit d’origines belge et hollandaise. Ces croisements offrent une production de mulets extrêmement robustes. Au début du XVIIIe siècle, la race a sans doute reçu l’influence de sang espagnol, le roi Philippe V d’Espagne ayant offert à son grand-père Louis XIV un convoi de baudets ibériques qui ont été répartis dans le Poitou.

Après la révolution française, l’activité mulassière est particulièrement florissante sur l’ensemble du XIXe siècle. Une race chevaline particulière, est élevée dans le Poitou uniquement pour la production de mulets. Les premières grandes expositions de baudets du Poitou ont lieu dès 1848 à Poitiers en 1857 et à Paris en 1859. Le stud-book de la race est ouvert en 1884 et fait d’emblée l’objet d’une sélection très rigoureuse sur l’inscription des meilleurs spécimens et reproducteurs. À la fin du XIXe siècle, 18 000 mules se vendent chaque année pour un nombre de reproducteurs ânes du Poitou n’excédant pas les 500.

L’âne du Poitou manque de disparaître de son berceau d’origine après la seconde guerre mondiale. Il est sauvé grâce à l’action d’une stagiaire ingénieur aux Haras nationaux, Annick Audiot, qui choisit d’en faire l’étude en 1977. Elle constate que l’effectif n’est plus que de 44 têtes réparties dans huit élevages. Son action amènera la création dans les années 1980 de l’Asinerie nationale du baudet du Poitou à Dampierre-sur-Boutonne (17). Vers 1980, un plan de sauvegarde a également été mis en œuvre par les Haras nationaux.

L’âne du Poitou est utilisé pour le bât ainsi que l’attelage. Il participe aussi chaque année à la fête de l’âne, ainsi qu’à des concours départementaux et nationaux.

Animal emblématique des marais poitevins, l’âne du Poitou tient une place importante dans la culture locale. Sur l’île de Ré, il est connu pour porter un pantalon, héritage du temps où il travaillait dans les marais salants et où cet habit peu commun le protégeait des insectes et des herbes coupantes. Cette particularité en fait sur l’île un atout touristique.

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